Le roi de france est vieux
Montesquieu (1689-1755), homme de lettre et philosophe, publie anonymement en 1721 « Les lettres persanes », un roman épistolaire comprenant plusieurs lettres dont « Le roi de France est vieux », lettre échangé par deux persans tels qu’Usbek et Ibben, où il décrit de façon fictif et ironique Louis XIV et la monarchie absolue. Cette œuvre connaît un grand succès par sa satire et son côté exotique auquel l’auteur nous fait part. On pourrait alors se demander, en quoi cette œuvre se relève du registre ironique. Pour cela nous allons étudier le subterfuge de la lettre, la critique du roi et l’ironie employé pour faire parvenir la moquerie de l’auteur.
La lettre commence par le pronom « on » pour citer l’opinion de tout le monde et fonder ses expression sur des témoignages le rendant plus construit et sûr mais il est surtout utilise de façon impersonnelle, on remarque donc la prudence de Montesquieu face à la censure. On remarque une certaine flatterie de l’auteur « talent de se faire obéir » antiphrase dissimulant de l’ironie par rapport à ses répétitions hyperboliques « avec le même génie » et son insistance « sa… sa… son » du possessif. Changement du pronom personnel au second paragraphe, signalant le passage du « on » au « je » pour passer à un témoignage plus direct de Montesquieu caché derrière l’étranger Usbek.
« Le roi de France est vieux », le titre nous évoque déjà une certaine satire du roi ; il exprime tout d’abord respect, dignité et prestige avec « roi de France », mais accompagné de « vieux », il signal une rupture et donc une antiphrase s’inspirant ainsi d’un roi sénile, fatigué au point d’être incapable de régner. L’expression « si longtemps » sous-entendu trop longtemps, le fait paraître comme un roi usé par le temps, le rendant inefficace. En effet, l’auteur remet en question sa place au trône et à sa prise de décision d’ailleurs peu cohérente, en soulignant « ministre qui