Le role de l'objet au théâtre
Pour extraire le gaz de schiste des roches très peu perméables où il a été piégé, deux technologies sont simultanément mises en œuvre : le forage horizontal qui permet d’exploiter de grandes surfaces à partir d’une seule plateforme de forage (réduisant l’emprise au sol et l’impact paysager) et la fracturation hydraulique qui vise à augmenter la perméabilité de la roche pour en faciliter l’extraction du gaz.
La fracturation hydraulique a été expérimentée au milieu du XX e siècle et est couramment utilisée pour améliorer le taux de récupération des huiles dans les réservoirs pétroliers depuis la fin des années 1940, avec un fort développement dans les années 1980 (voir encadré). Elle est également utilisée pour la géothermie ou la production d’eau potable. On estime à plus de 1 million le nombre de forages utilisant la fracturation, effectués dans le monde pour l’extraction de pétrole et de gaz1.
Aux USA, son utilisation en masse pour l’extraction des gaz non conventionnels par des opérateurs peu contraints par une réglementation locale, ayant parfois des compétences incertaines, des urgences de rentabilité, travaillant dans des conditions mal maitrisées, pour des formations géologiques peu ou mal caractérisées, ont conduit à des accidents environnementaux.
Les risques spécifiques
Les risques associés à la production des gaz de schiste, qui doivent être correctement contrôlés, sont doubles : pollution des sols et des nappes et risque sismique. Ce sont les risques classiques auxquels sont confrontés quotidiennement, depuis plus d’un siècle, les techniciens des métiers de l’extraction du pétrole et du gaz. Cependant, ces risques, en se rapprochant des zones habitées, prennent avec les gaz non conventionnels une dimension particulièrement sensible.
La contamination des nappes d’eau potable peut être provoquée par la perte de contrôle des fluides de fracturation (en