Le roman fleuve
Le terme de roman fleuve fut inventé par Romain Rolland au XXème siècle. Son roman Jean-Christophe est le premier roman fleuve de la littérature contemporaine. Le roman fleuve nous présente à la fois l’évolution de personnages et de leurs péripéties sur plusieurs années tout en nous donnant des informations sur la réalité sociale de l’époque, notamment la première guerre mondiale de 1914-1918. Ainsi, nous voyons apparaître des œuvres qui présentent certains traits communs : tout d’abord une forme, celle du roman cyclique qui comprend plusieurs tomes et se développe sur une longue période avec des personnages récurrents, puis une signification qui englobe l’analyse des caractères, une fresque historique et sociale.
Le premier roman fleuve de la littérature contemporaine est Jean-Christophe de Romain Rolland où l’auteur nous donne un témoignage sur le début du XXème siècle et le mouvement des idées avant la première guerre mondiale, notamment la haine de la violence, de l’injustice et de l’hypocrisie. Après la guerre trois auteurs dominent dans les années 1920-1940 avec leurs romans fleuve Les Thibault de Roger Martin du Gard, La Chronique des Pasquier de Georges Duhamel et Les hommes de bonne volonté de Jules Romains. Chacun des auteurs du roman fleuve utilise une même forme, un vaste roman comprenant une dizaine de volumes ou même plus de vingt tomes, comme c’est le cas des Hommes de bonne volonté de Jules Romains, qui comprend 27 tomes. L’action dure sur plusieurs années et même plusieurs générations. L’action se focalise sur un personnage, comme par exemple dans Jean-Christophe de Romain Rolland ou plusieurs comme on le voit dans Les Hommes de bonne volonté où on trouve près de 600 personnages, comme il le précise dans sa préface : « diversité des destinées humaines qui cheminent chacune pour leur compte, en s’ignorant la plupart du temps. » Chacun raconte la vie