Le roman picaresque (en relation avec voyage au bout de la nuit)
I. L’étymologie, la définition
Le terme « picaresque » descend de l’espagnol picaro dont une des traductions la plus fidèle serait « gueux » ou encore « coquin » (dans le sens Personne sans scrupules, capable d'actions malhonnêtes, répréhensibles.)
Les différents dictionnaires offrent des définitions variés ( « fripon, méchant, te, scélérat, vicieux, effronté, rusé, railleur, plaisant ») il n’y adonc pas de réels équivalents dans la langue française. La traduction la plus fidèle semble tout de même être « gueux ».
La première personne à avoir employé le terme de picaro est Mateo Aleman (1547-1614), soit plus de cinquante ans après le premier roman picaresque, pour désigner Guzman de Alfarache, le protagoniste de l’œuvre portant le même nom.
II. Caractéristiques
Le roman picaresque prend le contre pied du raffinement de la littérature du XVIème siècle et des idéaux chevaleresques (valeurs morales telles que la piété, l'humilité, la bravoure, la courtoisie, la foi et l'honneur) de l’époque. Le roman picaresque se distingue ainsi sur 6 principaux points de la chevalerie :
_ Le protagoniste est un pícaro (« misérable ») de rang social très bas ou qui descend de parents sans honneur ou ouvertement marginaux ou délinquants. Le profil d’antihéros du pícaro constitue un contrepoint à l’idéal chevaleresque. Vivant en marge des codes d’honneur propres aux classes dominantes de la société de son époque, son plus grand bien est sa liberté. Aspirant également à améliorer sa condition sociale, le pícaro a recours à la ruse et à des procédés illégitimes comme la tromperie et l’escroquerie, mais sa mauvaise conscience le tourmente fréquemment. Il n’hésite pas à avoir recours à des procédés illégitimes pour améliorer sa condition sociale.
_Le picaro est à la fois acteur et narrateur, raconte ses péripéties et dévoile sa généalogie.
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_Structure de fausse autobiographie : le roman picaresque est narré à la première personne comme si le protagoniste