Le roman d'eneas
Traduction :
La demoiselle qui avait pour nom Camille était extrêmement belle et avait une force extraordinaire, aucune femme ne rivalisait de savoir avec elle. Elle était très courtoise, vaillante et sage et avait en tous points de grandes qualités seigneuriales.
Elle régnait merveilleusement sur sa terre et était rompue depuis toujours à l’art de la guerre, elle aimait beaucoup la chevalerie qu’elle pratiqua toute sa vie durant.
Preuz origine: issu du latin tardif prode : profit, avantage quand c’est un substantif, utile, avantageux quand c’est un adjectif.
Ancien français : Preu ( pro, prod, prou) est attesté au XIe siècle, il peut être substantif avec le sens de profit, avantage, gain. Une expression comme metre a preu signifiant mettre à profit, et torner a preu tourner à l’avantage de. En tant qu’adjectif , il a le sens d’utile, avantageux ; pour une personne comme c’est le cas ici avec Camille, on dira bon, excellent, d’où brave, vaillant, valeureuse, sage, avisé, vertueux, honnête.
En tant qu’adverbe, il peut être employé avec le sens de bien, beaucoup, d’où une expression comme preu ou prou.
Paradigme morphologique :
preud d’home en tannt que nom ( il existe en tant qu’adjectif également) : homme de valeur, homme de bien, puis homme sage vertueux, homme d’expérience. preudomie : probité, sagesse, expérience qui se différencie de proesce : acte de bravoure, exploit
Paradigme sémantique:
gaaing, profit, porfit vaillant, bel, cortois, gent/ gentil
Evolution :
Preux est encore employé au XVIIe siècle mais est vieilli, des noms comme gain ou profit et des adjectifs comme vaillant, courageux le remplacent.
Le nom prouesse existe toujours, mais son emploi est souvent ironique.
Preud’hom est devenu prud’homme au XVIIe siècle et continue à signifier homme vertueux dans un contexte judiciaire (affaire des prud’hommes, conseil des prud’hommes).
Des termes comme prude, pruderie sont issus au XVIIe siècle du