Le romantisme
L'imitation méthodique des littératures anciennes, inaugurée en France au XVIe siècle avec Clément Marot puis la Pléiade, atteignit son apogée au XVIIe siècle, et l'on peut dire que les écrivains français créèrent alors une littérature qui est devenue la marque de « l'esprit français », bien plus que la littérature du Moyen Âge qu'ils avaient oubliée et reniée. À leur tour, les autres nations imitèrent la littérature française du XVIIe siècle et, par cette imitation de seconde main, ne firent qu'affaiblir leur génie propre pendant une période plus ou moins longue. La littérature française était devenue, au regard des autres littératures européennes, une littérature prolongeant l'Antiquité classique. En effet, les esprits français et italien sont les seuls dans l'Europe moderne pour qui l'esprit antique n'est pas étranger : pour eux, l'imitation des modèles grecs et romains n'était pas servilité ou mode, c'était une sorte de tradition de famille retrouvée[réf. souhaitée].
Mais le jour arriva où cette nouvelle littérature classique devint un joug pour la plupart des nations de l'Europe. Formé sur les modèles antiques, mais bien plus encore sur certaines règles originaires, ou que l'on croyait originaires, de l'Antiquité, elle se prit peu à peu pour un type de perfection qui devait être immuable. Or, l'immobilité