Le rouge et le noir
Face à Julien, Mathilde de la Mole et Mme de Rênal incarnent deux formes opposées de l’amour, plus passionnel chez celle-ci, plus intellectuel chez celle-là. Mme de Rênal, femme mariée, et mère de deux enfants, aime avec passion et tendresse, là où Mathilde n’aime que par orgueil, lorsqu’elle se sent dominée, mais alors, avec fougue et enthousiasme. Mme de Rênal, qui écrit cette funeste lettre sous la dictée de son confesseur, tente malgré tout de sauver son amant, et avec Mathilde, déploie tous ses efforts en vain. Ces deux femmes très différentes communient dans l’amour du même homme. Mais la fin pathétique de Mme de Rênal, qui se laisse mourir, sans pour autant attenter à ses jours, comme elle l’a promis, s’oppose au geste dramatique et spectaculaire de Mathilde qui, en enterrant cette tête chère, revit le geste romanesqu*e de Marguerite de Navarre. Ces deux images finales révèlent bien le caractère de l’une et