Tous les matins du monde est un roman écrit par Pascal Quignard en 1991 dont il existe une adaptation cinématographique réalisée par Alain Corneau, accompagnée par la musique de Jordi Savall. L'intrigue se déroule au 17ème siècle sous le règne de Louis XIV et relate l'existence de Monsieur de Sainte-Colombe, passé maître en l'art de la viole de Gambe après la mort de sa femme, et de Marin Marais, Jeune gambiste à la voix brisée. L'œuvre oppose deux mondes, celui de la prestigieuse cour de Louis XIV, et celui de la retraite janséniste. Il s'agit donc ici d'analyser le rôle des costumes dans Tous les matins du monde.
Comment les costumes marquent l'opposition entre deux mondes, la cour et la retraite Janséniste ?
Nous verrons dans un premier temps la fonction sociale du vêtement, puis sa fonction de pré-supposé sur le personnage et pour terminer sa fonction symbolique.

I)Fonction sociale
a)Une indication sur le niveau de vie
Les costumes dans le film et dans le livre sont une indication sur le niveau social du personnage. Ainsi, on remarque une très forte différence entre le costume de Sainte-Colombe et celui des personnages de la cour : Au chapitre VIII, une description vestimentaire du personnage permet de déduire une situation sociale modeste : « vêtu de drap noir, la fraise blanche à son cou ». Ces détails sont importants car le drap n'est pas un tissu noble recherché par les hautes classes de la bourgeoisie. De plus, le noir, couleur du deuil, contraste avec la richesse en couleurs des costumes portés à la cour : plus ils étaient extravagants, plus ils étaient une façon de jauger du pouvoir qu'avait l'homme ou la femme qui le portait.
Mais on peut également observer dans le film que Toinette et Madeleine portent des tabliers, des robes très simples aux couleurs sobres sans aucune fantaisie, des fichus sur leurs têtes, et qu'elles ne possèdent aucun bijou, ne se maquillent pas et ne possèdent pas de perruque, très prisées au 17ème siècle.
Caignet et