Le salut de l'empire
Dans les villes comme dans les campagnes, la rumeur court. On entend, puis on dit, que l’Empereur a pris une décision. On espère des temps meilleurs. On dit qu’il aurait trouvé La Solution. On dit aussi que l’annonce officielle aura lieu dans 20 jours, sur la Grand-Place de la Capitale.
Alors, durant vingt jours, le monde entier attend. Les enfants ne jouent plus dans les rues. Les jeunes gens ne font plus la fête. Les adultes travaillent en silence. Les vieux ne changent rien à leurs habitudes. Malgré la faim qui les tenaille, des millions d’hommes courageux ont pris la route de la Capitale.
Le jour de l’annonce officielle, la ville ressemble à une fourmilière assiégée par une armée de cigales. Dans la Capitale, les gens ne se meuvent plus qu’au gré de la foule. Les familles sont séparées, les amis se perdent de vue, les faibles et les malchanceux sont piétinés. A l’extérieur, c’est encore pire. La concentration de monde est telle qu’il est impossible de distinguer quoi que ce soit à plus de deux mètres devant soi. La chaleur est insupportable, l’atmosphère suffocante. Personne ne sait où les portes d’entrée sont exactement situées et beaucoup d’hommes perdent la vie face à un mur, écrasés contre la