Le stylo
N’a pas bougé,
Pour preuve sur la feuille l’encre a coulé.
Son entêtement
A l’air pour son propriétaire épuisant
La plume brille par son allure,
Mais pleins et délliés ont du mal à l’écriture.
Les mots sont en manque d’imagination,
Les phrases ne participent pas l’aventure.
Le stylo, si fière d’habitude,
Avec un tel silence, perd ses certitudes.
Le vocable, renonciation,
Il ne l’a connu, que dans ces textes écrits,
Pas dans sa vie.
Si mon stylo était magique
Avec des mots en herbe,
J'écrirais des poèmes superbes,
Avec des mots en cage,
J'écrirais des poèmes sauvages.
Si mon stylo était artiste,
Avec les mots les plus bêtes,
J'écrirais des poèmes en fête,
Avec des mots de tous les jours
J'écrirais des poèmes d'amour.
Mais mon stylo est un farceur
Qui n'en fait qu'à sa tête,
Et mes poèmes sur mon coeur
Font des pirouettes.
Par une belle nuit d'hiver,
Trois petits hommes verts
Sont arrivés dans leur soucoupe.
Ils ont fait trois fois le tour de la Terre
Dans le temps d'un éclair,
Et puis ont atterri
Au beau milieu d'une prairie.
Ils ont fait trois fois le tour du pré,
Pour s'habituer à respirer
Et puis ont avancé
Vers le village d'à-côté.
Ils ont fait trois fois le tour de l'église,
Pour une fusée l'ont prise,
Et puis ont réveillé
Les habitants qui dormaient.
Ils ont fait trois fois le tour des humains
Qui claquaient des dents, tremblaient des mains,
Et puis se sont adressés au maire
Tantôt en prose, tantôt en vers.
Ils ont répété trois fois qu'ils ne font que revenir
Sur cette terre, d'où ils partirent,
Il n'y a pas si longtemps,
A peine cent mille ans.
Ils ont redit trois fois qu'il y a dans l'univers
Des milliers de planètes sans haine et sans guerre,
Des mondes heureux et libres
Où il fait très bon vivre,
Et que les gens de par ici
Sont vraiment leur seul souci.
Et les gens du village,
Glacés, troublés, perdus,
Sont alors devenus
Les premiers hommes