Le Syllogisme chez Aristote
C’est en quelques sortes Aristote qui invente la logique avec son ouvrage Premiers Analytiques. Tous ses livres de logique seront par la suite regroupés sous le nom d’Organon. Cela ne signifie pas qu’avant lui on ne raisonnait pas logiquement, mais seulement que l’on raisonnait sans faire de logique. La logique naît de l’invention de la théorie du syllogisme et de l’introduction de variables neutres dans les raisonnements.
Nous présenterons donc dans ce qui suit l’origine du syllogisme, les règles de cette théorie, ainsi que sa valeur.
La théorie du syllogisme (syllogisme : du grec sullogizein, assembler), il est important de le constater, est née historiquement du souci, apparu en Grèce aux IVe et IVe siècles avant J.-C., à la fois chez les sophistes et dans l’école platonicienne, de codifier les règles de la discussion: en ce sens, le syllogisme a commencé par être un procédé dialectique avant qu’Aristote ne s’avisât du rôle qu’il pouvait jouer, sous sa forme démonstrative, dans la constitution de la science. Le syllogisme a d’abord été un procédé tendant à confondre l’adversaire en lui montrant que, s’il admet certaines propositions, il ne peut admettre en même temps la contradictoire de la proposition qui logiquement en découle. L’art consiste ici à jouer sur la non-immédiateté du rapport entre prémisses et conclusion, qui échappe à l’adversaire, avant de dévoiler, au moment opportun, la nécessité de la consécution.
Le syllogisme est une forme de raisonnement composé de trois propositions, la majeure, la mineure et la conclusion et définie pour la première fois par
Aristote: «Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d’autre que ces données en découle nécessairement par le seul fait de ces données». Un syllogisme comporte donc un point de départ – les prémisses (prémisse : une des deux propositions sur lesquelles se fonde la conclusion du syllogisme) – et une