Le tatouage "de l'appartenance à la distinction"
Le tatouage : « De l’appartenance à la distinction ».
Année académique 2010 – 2011
Virginie Desmet ANTR 21MS/ID
1
« Nous recevons tous au berceau les croyances de notre tribu en tatouage ; la marque peut sembler superficielle, elle est indélébile. »
Olivier Wendell Holmes
Extrait de Discours de 1860
2
Introduction
Ce travail visera à mettre, en avant, de manière non exhaustive, les fonctions identitaires et les différentes symboliques du tatouage à travers le temps et l’espace. Tout d’abord au sein des sociétés non scripturaires, nous y verrons quelques symboliques, fonctions sociales, rites de passage, symboliques hiérarchiques, en passant par le rapport à l’esthétique et au vieillissement. Des auteurs comme France Borel1, Jérôme Pierrat2, feront le tour de la place du tatouage dans le temps et dans ses différentes fonctions. Cette première partie mettra en lumière la fonction d’appartenance liée au tatouage mais aussi comment chaque moment clé de la vie était accompagné d’une cérémonie du tatouage. En effet, dans les sociétés dites primitives, notamment en Polynésie, les naissances, les deuils, le levé d’une sanction, sont accompagnés d’une cérémonie de tatouage3. Dans un second temps, nous traverserons l’histoire à la rencontre des croisades, du lien entre le tatouage, la religion et l’écriture. Le renversement de l’usage du tatouage vers un marquage excluant. J.T. Maertens4 nous présentera cette histoire et y portera un regard analytique et critique. Nous arriverons donc dans ce volet à une fonction d’exclusion. Dans un troisième temps, nous aborderons comment les victimes de ces différents marquages, en particulier dans le milieu carcéral, se réapproprieront progressivement le tatouage pour le tourner en dérision et en faire de nouveaux codes. J.T. Maertens a posé un regard complexe sur le sujet.