Le temps
Le mouvement (de l'aiguille) est une révélation du temps.
Il n’y aurait ni regrets ni remords sans mouvement, acte de transcendance vers un passé qui n’est plus à travers des souvenirs, ni angoisse ni soucis sans anticipation d’un à venir qui n’est pas encore. Ces sentiments témoignent du temps mais ne sont pas le temps. En effet le retour et l’anticipation sont des actes de la conscience, mouvement vers ce qui n’est plus, ouverture à ce qui n’est pas encore.
On accorde que le temps est un flux scandé selon trois dimensions le passé, le présent, le futur.
Je ne peux ni l’arrêter, ni l’accélérer ou le ralentir ni retourner en arrière: on ne refait jamais, au sens de revivre, une année, on en fait une autre qui s’ajoute à la précédente.
La pensée d’Héraclite : « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». Pour cette raison, chaque chose est sans cesse menacée de destruction. Rien n’est stable dans le monde ; tout est soumis au mouvement, à l’écoulement, au devenir.
Le temps est-il un pur produit de notre conscience ou existe-t-il en dehors d’elle ? Puisque le temps est ce qui peut être nombré, il présuppose la faculté organisatrice de l’âme, la conscience de la durée. On optera alors pour la première des alternatives précédentes. Mais nous devons pourtant reconnaître les effets du temps sur les choses qui nous sont extérieures. S’il n’y avait pas notre conscience, le monde ne serait pas pour autant un chaos, il serait toujours soumis à un ordre successif : celui des jours et des nuits, des saisons, des astres. Ce qui ainsi démontre l’action du temps, c’est le mouvement qui modifie l’aspect et la position des choses.
Lorsque nous découvrons quelque chose, nous ne pensons pas que cette chose devient vraie au moment précis où nous la découvrons, elle l’était déjà auparavant. Il y a donc une intemporalité