Le théatre
La convergence de l'auteur, de l'acteur et du spectateur constitue ce qu'on appelle habituellement le théâtre. Il s'agit donc, pour une part, d'un genre littéraire aisément repérable, inscrit comme tel dans l'histoire générale de la littérature et, comme elle, divisible en périodes. Dernière forme de la littérature orale, le théâtre produit l'acteur, incarnation vivante des personnages imaginés par l'auteur et médium pour le spectateur. Le rôle de ce dernier se diversifie suivant les genres, les lieux, le contenu des pièces et l'époque. L'histoire du théâtre, dans sa volonté de faire apparaître les origines de cette forme spécifique de la représentation, ne retient pas toujours comme pertinente cette description. Ainsi, les partisans d'un théâtre se limitant au texte sont nombreux. Auguste Comte, par exemple, pensant que le théâtre est issu de la littérature (position classique depuis la Poétique d'Aristote), le considère comme une forme secondaire et provisoire de la poésie. Pour Stéphane Mallarmé, la multiplicité des lectures possibles d'une pièce s'oppose au cadre restreint que toute représentation impose en limitant les virtualités du texte à une vision unique. À l'inverse, des auteurs comme Antonin Artaud tentent de retrouver l'identité autonome du théâtre : les mouvements gestuels et la danse seraient les ancêtres du théâtre oriental et occidental.
On trouve à l'origine du théâtre toutes sortes de rites et de danses magiques, ayant un rôle religieux, et qui subsistent encore chez certains peuples dits primitifs. L'emploi de la danse d'abord, avec ce qu'elle présente de défi à la temporalité, est à l'origine de