Le théâtre et son double
- Avant d’en revenir à la culture, je considère que le monde a faim, et qu’il ne se soucie pas de la culture.
- Le plus urgent ne me paraît pas tant de défendre une culture dont l’existence n’a jamais sauvé un homme du souci de mieux vivre et d’avoir faim, que d’extraire de ce qu’on appelle la culture, des idées dont la force vivante est identique à celle de la faim.
- Idée de culture en action.
- Si notre vie manque de soufre, c’est-à-dire d’une constante magie, c’est qu’il nous plaît de regarder nos actes et de nous perdre en considérations sur les formes rêvées de nos actes, au lieu d’être poussé par eux.
- Si le théâtre est fait pour permettre à nos refoulements de prendre vie, une sorte d’atroce poésie s’exprime par des actes bizarres où les altérations du fait de vivre démontrent que l’intensité de la vie est intacte, et qu’il suffirait de mieux la diriger.
- Protestation contre le rétrécissement insensé que l’on impose à l’idée de la culture en la réduisant à une sorte d’inconcevable Panthéon.
- Protestation contre l’idée séparée que l’on se fait de la culture, comme s’il y avait la culture d’un côté et la vie de l’autre ; et comme si la vraie culture n’était pas un moyen raffiné de comprendre et d’exercer la vie.
- La vraie culture agit par son exaltation et par sa force.
- Les Mexicains captent le Manas, les forces qui dorment en toute forme. - Comme toute culture magique (…) le vrai théâtre a aussi ses ombres.
- Notre idée pétrifiée du théâtre rejoint notre idée pétrifiée d’une culture sans ombres.
- Mais le vrai théâtre parce qu’il bouge et parce qu’il se sert d’instruments vivants, continue à agiter des ombres où n’a cessé de trébucher la vie.
- Le théâtre qui n’est dans rien, mais se sert de tous les langages : gestes, sons, paroles, feu, cris, se retrouve exactement au point où l’esprit a besoin d’un langage pour produire ses manifestations.
- Briser le langage