Le théâtre occidental est-il uniquement un théâtre de parole ?
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Antonin Artaud affirme dans son recueil d'articles et de conférences, Le théâtre et son double, que le théâtre en Occident repose uniquement sur la parole. En effet, ce poète, acteur, écrivain et théoricien du théâtre français de la fin du XIXème au milieu du XX ème siècle va être amené à publier en 1938 son examen critique sur le théâtre occidental. C'est à la suite de la découverte du théâtre balinais, qui met en avant les gestes et les postures bien plus que la parole qu'il construira sa pensée critique. Le théâtre lui désigne à la fois le genre littéraire mais aussi l'art de la représentation des œuvres qui appartiennent à ce même genre par des humains, souvent comédiens. Nous nous demanderons si, comme Antonin Artaud le pense, le théâtre occidental et plus particulièrement le théâtre français se fonde uniquement sur la parole. Nous verrons dans un premier temps que la parole est l'essence du théâtre et qu'elle lui ai indispensable puis dans un second temps que le théâtre occidental s'appuie également sur des éléments non verbaux.
Tout d'abord, la parole révèle ce que l’œil ne perçoit pas. En effet la parole est dans un premier temps nécessaire pour présenter les personnages, particulièrement s'ils sont nombreux. Par exemple dans Tartufe de Molière, lors de la scène d'exposition, sept personnages sont sur scène : Madame Paternelle la mère sa servante Flipote, Elmire la femme d'Orgon, Mariane et Damis, fille et fils d'Orgon, Dorine la servante et Cléante, frère d'Elmire et donc beau-frère d'Orgon. Madame Pernelle s'apprête à quitter la maison de son fils. Or il est impossible sans parole de comprendre les liens familiaux qui les unissent ni la raison pour laquelle Madame Pernelle quitte la raison. C'est pourquoi la parole est aussi importante pour présenter l'intrigue. Toujours dans Tartuffe, Molière choisit de le faire apparaître uniquement à l'acte III. Seul les tirades de Madame Pernelle sur les qualités indéniables selon elles de ce dévot face à cette