Dissertation :
« Le comique étant l’intuition de l’absurde, il me semble plus désespérant que le tragique. Le comique n’offre pas d’issue, il est la tragédie de l’homme dérisoire »
Eugène Ionesco Problématique : En quoi le paradoxe d’Ionesco révèle-t-il la véritable profondeur du comique et son rôle dans le théâtre de l’absurde ? Tout d’abord, nous allons montrer en quoi cette affirmation d’Ionesco est un paradoxe audacieux qui va à l’encontre de la conception habituelle que l’on se fait du comique. Le comique suscite de nombreuses idées reçues chez les gens, et la vision communément admise qui en est faite est malheureusement trop simpliste. Il en effet considéré comme un genre léger utilisé seulement pour provoquer le rire chez le spectateur, et non son envie de réfléchir. Cette conception n’est pas étonnante car la particularité du comique est de déguiser sa profondeur par l’humour et l’on y est donc moins sensible qu’au lyrisme tragique qui cherche à réveiller nos sentiments. De plus le comique se discrédite car il tourne volontairement les choses au ridicule, à l’absurde, et on ne le prend donc pas au sérieux. Bien entendu, même avec des comédies qui pourraient sembler les plus légères, comme les Fourberies de Scapin de Molière par exemple, le spectateur comprend les critiques majeures que veut mettre en scène le dramaturge. Elles viennent en effet d’elles-mêmes puisqu’on se met inconsciemment du côté des personnages les plus attachants, c'est-à-dire dans ce cas là, du valet Scapin et des jeunes gens qu’il aide à unir. Cependant ces pièces ne portant pas sur des sujets nobles, elles sont jugées légères ou superficielles . C’est au contraire aux tragédies que revient la considération. Dans les mentalités, elles s’opposent parfaitement aux comédies, et toutes deux sont considérées comme deux genres opposés. Le tragique apporte des questionnements sur de profonds dilemmes philosophiques véhiculés à travers de grandes œuvres depuis