Le tournant des années 1990, rupture économique et géopolitique
Alors qu’avant les années 1990, la structure mondiale était encore marquée par la logique Est-Ouest et que la supériorité des pays du Nord semblait immuable : les «deux Grands » se partageaient le monde et la majorité des échanges mondiaux s’effectuaient entre les trois pôles de la Triade (Etats-Unis, Europe, Japon), en 1990, le bloc soviétique s’effrite, la théorie libérale se répand et de nouvelles puissance émergent. L’équilibre du monde ne repose plus sur la confrontation de deux systèmes politiques distincts et les années 1990 semblent mettre fin à l’hégémonie séculaire des pays occidentaux au profit de nouvelles puissances du Sud. En effet, En 1820, la production américaine par tête était deux fois supérieure à la production chinoise. Aujourd’hui, la production de la Chine représente environ un cinquième de la production américaine pro capita et son économie devrait, selon les estimations, peser plus lourd que les économies américaine et européenne réunies en 2030. Ce constat témoigne du basculement géoéconomique amorcé dans les années 1980-90. L’Inde et d’autres puissances régionales (Malaisie, Indonésie,…) s’ouvrent également aux échanges mondiaux et deviennent des acteurs internationaux incontestables. Les années 1990 marquent-elles alors la fin d’une époque ou l’aurore d’un monde nouveau ?
Tout d’abord nous allons nous intéresser à la géopolitique du monde héritée de la guerre froide, puis à la remise en cause des ces grands équilibres avec l’arrivée de nouvelles puissances sur la scène internationale et le délitement des économies socialistes, et enfin nous verrons quel nouvel ordre géopolitique s’établit au lendemain des années 1990.
De la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique en 1991, le monde est divisé en deux aires d’influence et largement dominé par les puissances occidentales qui détiennent le monopôle commercial.
Le monde est bipolaire, les Etats-Unis et l’Union Soviétique