Le traumatisme crânien
« Personne n’est à l’abri d’un accident. Le traumatisme crânien ne frappe donc pas une population spécifique, une classe sociale ou un groupe particulier. (…) Le traumatisme crânien constitue un problème à la fois public, social et politique majeur, particulièrement crucial dans nos sociétés développées. » (LECLERCQ, 2007, 30)
« Tout le monde [est concerné] car la principale cause d’un traumatisme crânio-cérébral est l’accident de la voie publique, en tant que conducteur ou passager d’un véhicule, mais aussi en tant que piéton. (…) C’est un problème majeur de santé publique dans les pays industrialisés. (…) En Belgique, environ 30 000 personnes sont victimes chaque année d’un traumatisme crânio-cérébral d’intensité très variable. (…) Parmi les personnes atteintes, environ 10 % garderont des séquelles sévères. » (AWIPH, 2005, 1)
« Personne n’est à l’abri d’un accident »
Il nous semble important de commencer cet exposé par ces quelques mots de Michel Leclercq, psychologue clinicien au Centre Neurologique William Lennox à Ottignies. Ces mots montrent l’importance du sujet : la vie de chacun d’entre nous peut basculer en quelques instants, sans autre forme de procès.
On l’appelle parfois le handicap invisible car on ne le décèle pas nécessairement au premier abord. Pourtant, le traumatisme crânien, souvent issu d’un accident de la voie publique, change profondément la vie des personnes qui en souffrent.
Nous reverrons plus loin la nature exacte des troubles liés aux traumatismes crâniens. Ceux-ci peuvent être physiques, cognitifs ou comportementaux. Souvent, ils vont se combiner en fonction des zones du cerveau touchées par l’accident. Cela va former un handicap aux caractéristiques plus ou moins complexes qui peut souvent paraitre invisible au premier abord si les troubles cognitifs sont prédominants. L’un des symptômes, l’anosognosie, empêche même la personne blessée de se rendre compte qu’elle a changé, que son comportement n’est plus celui