Le travail déshumanise-t-il l'homme?
Sujet : Le travail est-il ce qui humanise l’Homme ?
Autrefois, l’Homme vivait dans son état naturel. Ce concept d’ « état de nature » était central dans la philosophie des « philosophes des lumières » qui supposaient que c’était dans cet état que l’Homme vivait à l’origine, soit avant la création de la société. L’Homme vivait alors dans une anarchie naturelle dans laquelle il satisfaisait de son propre chef ces besoins primaires. De ce fait, la notion même de travail n’existait pas à cette époque. Métaphysiquement, le travail est une activité spécifiquement humaine consistant à transformer la nature et, en effet, selon Rousseau : « dès l’instant qu’un homme eut besoin du secours d’un autre ; dès qu’on s’aperçut qu’il était utile à un seul d’avoir des provisions pour deux, l’égalité disparut, la propriété s’introduisit, le travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu’il fallut arroser de la sueur des hommes ».
Rousseau ne prend donc pas le parti que le travail fut inévitable contrairement à Aristote qui, partant du fait que l’homme est doué de langage et de raison, pensait que l’homme était un « animal politique » fait par nature pour vivre en société. En tout cas, l’histoire de l’humanité nous a montré que l’Homme était bien fait pour vivre en société puisque depuis l’Antiquité grecque, il n’a jamais régressé jusqu’à son état de nature.
On constate qu’au cours de l’histoire, la conception du travail a beaucoup évolué : en effet, du mépris qu’éprouvaient les grecs face au travail (tripolium : instrument de torture) qui, selon eux, est l’opposition même de la liberté ; au Moyen Age, époque où le travail était considéré comme un instrument de torture et de tourment ; le travail n’a jamais été valorisé. Cette conception change cependant dès le XVIIIe siècle où le travail devient un antidote à l’oisiveté (*1) et à la pauvreté, puis grâce à la révolution industrielle où le travail est