Le travail favorise t-il l'intégration sociale?
Le travail n’a pas été de tout temps un agent de socialisation primordial. Il est devenu central dans notre société au terme d’une longue évolution, qui commence probablement avec la réforme, analysée par Max Weber.
Il y a une dimension idéologique dans la valorisation du travail. Mais le travail est valorisé à droite comme à gauche :
La division du travail a été interprétée par Emile Durkheim comme le moteur de la transition des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes. La DT crée un lien social d’un type nouveau, non plus de solidarité mécanique mais de solidarité organique. Le recul de la solidarité mécanique n’implique pas la fin du lien social. Celui-ci change de nature.
Les nouvelles technologies supprimeront le travail non qualifié du secteur tertiaire comme l’automatisation tend à supprimer le travail industriel non qualifié.
La prédiction de Rifkin a suscité un mouvement alternatif en faveur du « revenu d’existence », et plus généralement, en faveur d’une réduction de l’importance de travail dans la définition des identités sociales. Le RMI, en France, n’est qu’un pas bien timide dans cette direction. Ce mouvement peine à porter ces fruits : le travail reste une aspiration largement répandue.
La force socialisatrice attribuée au travail est souvent due aux réactions collectives face au travail. Relations d’amitiés, syndicalisme, action collective, conscience de classe.
Enfin, il faut distinguer le statut au sens étroit conféré par le travail (PCS, profession), du statut au sens plus large (status) de position sociale. Bourdieu a montré que les positions sociales s’accompagnent souvent d’un point de vue sur la société, c’est à dire de croyances, de valeurs, d’opinions.
Les déficiences de la socialisation par le travail
Pendant les trentes glorieuses, le