Le vaudou haitien
Né en1902, Alfred Metraux est un anthropologue d’origine suisse, spécialiste d’Haïti et de l’ile de pâques. Elève de Marcel Mauss, il fonde l’institut d’ethnologie de Tucuman (Argentine) chargée d’étudier les tribus indiennes. Il dirige une étude des mythes et langues sur l’ile de pâques (1934-1935) puis enseigne à Berkeley et Yale. Entre 1948 et 1950, il s’installe à Haïti ou il mène une vaste enquête. Membre permanent des sciences sociales de l’Unesco, il restera directeur de l’école pratique des hautes études de Paris dans la sixième section jusqu’ à son suicide en 1963 (il laisse un carnet de bord des étapes de son intoxication).
Lorsque ‘’ Le vaudou haïtien ‘’ est publié en 1958, Metraux a déjà écrit trois ouvrages anthropologiques. Conscient de la menace qui pèse sur la préservation de la tradition vaudou (incarnée par la répression de l’église et son exposition au tourisme), Il présente un ouvrage ethnographique qui a pour but de sauver le souvenir du vaudou avant sa disparition. L’œuvre a également pour objet de réhabiliter en ethnologue une institution décriée. Il s’insurge face aux descriptions faites par des auteurs comme W.H. Seabrook ou Spencer st John de la présentent les sectateurs vaudou comme des cannibales assoiffés de sang. Amplifiant le sentiment de terreur associé au vaudou pour les occidentaux et les hantises du maitre face à la magie et les poisons de ses esclaves. Au cours de ses séjours en Haïti non seulement, mais aussi au Brésil et à Cuba, Metraux a rassemblé une foule de documents. Avec la participation et les témoignages de deux prêtres vaudou il va pouvoir observer une multitude de cérémonies et rites (principalement dans la région de port aux princes). Il présente son essai comme une synthèse documentaire sur le système religieux vaudou et ses traditions rituelles.
On s’attachera à résumer le propos de Metraux dans cinq