LE CONTRÔLE DE L’IMPRIMÉ
DE LA RÉVOLUTION À NOS JOURS
Anna Arzoumanov
Stylistique et supports de l’écritSous l’Ancien Régime : une censure avant publication
Dès la naissance de l’imprimerie au XVe siècle, la question du contrôle du texte imprimé s’est posée pour tous les pouvoirs. Ce contrôle s’exerce sous l’Ancien Régime à travers le système des privilèges et des approbations.
Le régime des privilèges s’est imposé au XVIe siècle (ordonnance de Moulins 1566) : le privilège donne droit d’imprimer …afficher plus de contenu…

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Les journaux se multiplient. Il y en a plus de 500 en 1790.
En 1799, Napoléon prend le pouvoir et rétablit la censure. Il supprime plus de 60 journaux. Le 5 février
1810, il limite le nombre des imprimeurs et des libraires par le système des brevets et leur impose la possession d’un « certificat de bonne vie et mœurs » et « d’attachement à la patrie et au souverain ».L’histoire de la censure de la presse au 19e siècle témoigne d’un incessant balancement entre répression et libéralisation. Dès 1820, la Restauration rétablit un « délit de tendances », avant un assouplissement en 1830. Le délit de tendances est défini comme la publication d’une …afficher plus de contenu…

L’avocat du poète plaide l’indépendance de l’artiste et la beauté de l’œuvre.
Persuadé qu’il sera acquitté, Baudelaire est abasourdi quand tombe la sentence. En effet, le livre est condamné pour « délit d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », à cause de « passages ou expressions obscènes et immorales ». Le tribunal ne retient pas l’offense à la morale religieuse.
Baudelaire et son éditeur doivent payer une amende et retirer six poèmes du livre : « Les Bijoux », « Le Léthé »,
« A celle qui est trop gaie », « Femmes damnées », « Lesbos » et « Les Métamorphoses du vampire ». , Baudelaire doit en plus payer 300 francs et se voit privé de ses droits civiques. Son éditeur est condamné à payer 100 francs. Les juges estiment que « l’erreur du poète dans le but qu’il voulait atteindre et dans la route qu’il