SUITE Le titre est étonnant parce qu’il ne se réfère pas à un monument précis comme « Le pont Mirabeau ». Le pluriel est préféré au singulier et interpelle le lecteur qui ne sait pas à quoi s’attendre avec ce poème qui a priori ne va pas décrire un paysage urbain réel. 1/ Une évocation purement architecturale, ABSTRAITE et imaginée, d’où l’homme semble absentCette impression d’une description imaginaire est confirmée par la première phrase : « Des ciels gris de cristal ». Le plafond naturel du paysage …afficher plus de contenu…

Les rives semblent en effet s’animer grâce à l’emploi de verbes pronominaux : « s’abaissent » et « s’amoindrissent ». Ces personnifications contribuent à rendre le paysage insolite tout en introduisant une notion de relief, de hauteurs différentes des berges ou des ponts : la conséquence de la grandeur des ponts est la diminution des terres sur les rives. Cependant, cette présentation manque de logique car les ponts sont aussi « légers » et, en ce sens, ne peuvent pas peser pour altérer les rives et les abaisser. A moins de comprendre l’expression métaphoriquement : dans ce paysage imaginaire, les ponts surplombent et il n’est pas anodin que les rives soient chargées de dômes car elles représentent les constructions humaines, presque oubliées dans ce décor grandiose qui les fait paraître …afficher plus de contenu…

La référence aux accords mineurs introduit dans le poème l’idée de tristesse, donc de sentiment humain intense et complexe. Le mot « corde » peut faire penser aux instruments à corde dont le son envahirait l’espace des berges. Le pluriel utilisé pour évoquer les instruments de musique ajoute de la puissance sonore. L’énumération « airs, concerts, hymnes » traduit l’idée de variété, avec les différents styles de musique. · Les vêtements sont évoqués clairement et manifestent la présence marquée de l’homme : « une veste rouge » et « d’autres costumes ». la couleur rouge est symbolique de la présence humaine et contraste avec le terne et le transparent des « ciels gris de cristal» et les couleurs fanées de l’eau « grise et bleue ». ces couleurs uniformes