Le portrait d'Arias, les caractères, les caractères
La Bruyère nous indique que cette affirmation est fausse: « il veut le persuader ainsi ». Ce n’est donc pas la vérité. Le pronom « le » reprend « a tout vu, a tout lu ». Arrias souhaite donc montrer à tout le monde qu’il possède une connaissance universelle, non d’ailleurs par la raison, ou des arguments, mais en persuadant les autres. ce qui l’inscrit dans la démesure et l’excès, des vices opposés à l’idéal classique. La première phrase est saturée par le champ lexical de la tromperie qui met en évidence le masque que porte le personnage : « "persuader », « se donne pour tel », « mentir », « paraître" ». Ce champ lexical permet à La Bruyère de dénoncer le caractère théâtral d’une société qui fonde tout sur le paraître. Ces deux …afficher plus de contenu…
De plus, la longueur de la phrase transcrit le fait qu’Arrias adore parler. Cette longueur peut être perçue comme une hyperbole de la logorrhée verbale du personnage. « On parle à la table d’un grand d’une cour du Nord »: le « On », pronom indéfini, indique la présence de plusieurs convives, mais sans donner leur identité. Le sujet est mondain puisqu’il porte sur un aristocrate, un personnage important d’une contrée un peu lointaine (cour du Nord). Il invite de lecteur à « "la table d’un grand"« . Pour le lecteur du XVIIème siècle, une telle scène s’inscrit dans la tradition satirique du repas ridicule. Le décor posé, La Bruyère place ensuite le lecteur dans l’action « : ». Répétition du pronom personnel « il » (7 fois dans la phrase), afin de