Le stalinisme et la pratique politique
Si Staline n’est généralement pas considéré comme un théoricien majeur du socialisme, et que le stalinisme évoque ordinairement plus une pratique totalitaire qu’une doctrine, sa contribution au marxisme ne peut pas être négligée : elle a en effet pesé très lourd dans l’évolution du système soviétique et dans celle des démocraties populaires (même aujourd’hui, elle est loin d’être totalement rejetée par les communistes, par exemple …afficher plus de contenu…
Cette planification étant impérative, la critique et la discussion sont impossibles (ce qui empêche toute prise en compte des observations de la base). La planification est supposée préparer l’abondance future, mais en sacrifiant le présent (dans une certaine mesure, c’est le cas avec tous les investissements. Cependant, jamais cela n’avait été essayé à une pareille échelle). L’investissement dans l’industrie lourde obtient donc la priorité sur la consommation. Par la suite, jamais l’URSS ne peut réellement changer de direction : il est plus facile ou en tout cas moins difficile d’élaborer une planification pour la sidérurgie ou l’industrie chimique que pour d’innombrables articles de consommation pour lesquels il …afficher plus de contenu…
Cela conduit évidemment à un gaspillage des ressources naturelles et humaines (le bilan écologique du régime soviétique est terrifiant et la catastrophe industrielle de Tchernobyl en 1986 est un des facteurs qui accélèrent l’effondrement du système). Les produits fabriqués sont en outre souvent de médiocre qualité.
Dans la mesure où il est impératif d’atteindre les objectifs prévus par le plan, la quantité compte beaucoup plus que la qualité : l’essentiel est de produire des tracteurs. Qu’importe, dans le fond, qu’ils fonctionnent ? D’autre part, tout cela n’entraîne pas les industries légères, de biens de consommation qui sont essentielles pour le niveau de vie (l’acier n’est pas aisément comestible). Dans ces conditions, si, pour des décennies, la collectivisation