Lecture Analytique 1 La Boetie
I-Critique/Blâme du tyran, de la tyrannie
Le tyran n’est pas mentionné dans les quatre premières lignes du discours. Il apparait par le pronom indéfini « on », à la ligne 5. On l’appelle aussi « ennemi », adversaire. Il est celui qui veut détruire, faire du mal, nuire, ligne 7. Il apparait indirectement par la périphrase « celui », l7. « Ce maître », ligne 9, implique le type de relation dominé-dominant. Il apparait indirectement à travers les actions qu’il exerce sur le peuple, lignes 2 et 3 : « voler », « piller », « dépouiller », « enlever » … La misère et l’envie de déposséder autrui sont les dénominateurs communs de ces verbes. Les forfaits (=crimes, fautes) du tyran, les exactions (=vols), sont résumés à travers une énumération, ligne 6, « dégâts, malheurs, ruines », de termes péjoratifs voire hyperboliques quistigmatisent (=mettre en évidence) les défauts du tyran. Celui-ci ne doit pas sa place à ses qualités de chef, au contraire, puisqu’il gouverne pour le malheur du peuple. Le tyran est inhumain, méchant, brutal, immoral et fait le contraire de ce qu’on attend d’un souverain : « assaillir », « frapper », « détruire » … Il torture le peuple, il a une attitude belliqueuse. Il est nommé « le larron », il commet des exactions, il a chez lui l’idée de tout dévaster, de ravager, il est pris d’une frénésie destructrice. Il est appelé « meurtrier ». On observe une gradation ascendante : on passe de « larron » à « meurtrier ». On en déduit que le tyran est quelqu’un qui ne fait aucun cas de la vie humaine. Il a une attitude contre-nature en violant les enfants du peuple et en se « vautrant dans les sales plaisirs ». C’est un homme dépravé, pervers. Par le terme « luxure », on a une référence aux péchés capitaux. Il se complait sans les plaisirs par le verbe « se vautrer ». Il y a chez lui une grande bestialité. A première vue, le tyran a tout, se permet tout, est responsable de la situation, et semble être la première cible. La