Lecture analytique numéro 8

L’étranger d’Albert Camus
De «Aujourd’hui maman est morte» à «faire deux de route»

En quoi cette plongée dans l’intériorité du narrateur est-elle également une plongée dans une nouvelle conception du romanesque ?

Intro:
Camus est un auteur français du XXème siècle, il a adhéré aux parties communistes et s’est engagé dans la résistance, il a reçu le prix Nobel de littérature pour de ces œuvres.
Dans l’étranger, Camus présente un homme dont des circonstances extérieures vont lui amener à commettre un crime et assistera indifférent à son procès et à sa condamnation à mort.
Le texte proposé ici constitue l’incipit du roman, c’est un récit à la première personne du singulier dans lequel le personnage principal apprend la mort de sa mère et se rend à son enterrement.

I) Une écriture désincarnée… A- La découverte d’une interiorité

Les indices temporels sont nombreux mais on ne peut pas dater précisément les actions puisqu’ils correspondent au présent de narration du narrateur ce qui veut dire qu’on a une simultanéité entre le moment il écrit et le déroulement des évènements ce qui permet de projeter le lecteur dans le présent du héros. La chronologie des évènements est à peu près respecter puisque leur succession suit la progression des paragraphes : «je prendrais l’autobus à deux heures» (l.8-9) ; «j’ai pris l’autobus à deux heures» (l 26), ce qui s’explique par l’utilisation du point de vue interne puisque le récit est à la première personne du singulier et s’apparente à un journal intime. Les phrases sont réduites à la plus simple construction grammaticale : sujet – verbe – complément.

B-Une rupture avec les codes traditionnels du roman

On a aucune descriptions physique ni moral des personnages et de son environnement en raison de la technique du journal intime, pour laisser travailler l’imagination du lecteur et pour qu’il puisse s’identifier à n’importe qui. Seul le directeur de l’asile a droit à un semblant de