Lecture analytique : "Les adieux du vieillard" du Supplément au Voyage de Bougainville (Diderot)
Intro :
• Diderot est un écrivain et philosophe des Lumières né en 1713 à Langres et mort en 1784. Révolutionne la pensée des Lumières. Provocateur et maintes fois censuré pour ses propos considérés comme choquants, notamment sur la religion et plus particulièrement le christianisme. Affirme son athéisme. Texte condamné par l’Eglise et emprisonné pendant trois mois. Il est notamment connu pour la création avec le mathématicien d’Alembert de l’Encyclopédie, dont l’élaboration a pris 24 ans (1751 - 1772).
• Le «Supplément au voyage de Bougainville», publié en 1772, est construit comme une suite au récit du voyage de Bougainville à Tahiti, ou plutôt comme une restitution de passages qui auraient été occultés car trop choquants pour le lectorat européen. Mais ces passages sont en réalité fictifs et sont l’oeuvre de l’imagination de Diderot qui façonne des discours au service de la critique de la civilisation européenne. Ces passages sont commentés par deux philosophes, A et B. «Les adieux du vieillard» est le premier passage du Supplément que lit l’interlocuteur A. Dans ce passage, un vieil homme rapidement évoqué dans le récit de Bougainville prononce un discours à l’encontre des européens.
Lecture du passage.
Pb : Ce discours est-il vraiment le discours d’un sauvage ?
1) Un discours véhément, violent et manichéen : l’authenticité du discours du «sauvage»
- un discours présenté comme véridique :
• Diderot reprend des termes et des phrases du récit de Bougainville : «sans témoigner ni frayeur, ni étonnement, ni curiosité» et les «beaux jours de son pays éclipsés» ne sont qu’une reformulation des «jours heureux [...] troublés par l’arrivée d’une nouvelle race» selon les mots de Bougainville.
• Absence de transition lorsque Diderot se livre à sa propre interprétation du comportement du vieillard : il n’annonce pas le caractère fictif qui suit la présentation du vieillard. Les temps employés sont