Lecture analytique : "les deux coqs" de la fontaine
« Les Deux Coqs », LA FONTAINE (1)
Introduction
Voici un récit ample, le corps de la fable (vers 1 à 28), suivie d'une brève moralité (vers 29 à 32), qui, mêlant octosyllabes et alexandrins, met en scène deux héros et une querelle de basse-cour. Le sujet est trivial mais traité sur le ton de l'épopée, il devient burlesque. C'est l'occasion pour La Fontaine de dénoncer la fatuité des courtisans et leurs mœurs ravageuses, à savoir, les duels. Comment La Fontaine, contrairement à Ésope, parvient-il à faire rire ses contemporains tout en les dénonçant ?
I La fable : un récit émouvant...
Les deux premiers vers fixent la situation initiale et son cadre : une querelle de basse-cour. Ceux-ci disent aussi la rupture d'un équilibre, passage de la paix à la guerre : on passe de l'imparfait ayant une valeur de durée (« vivaient ») au passé simple (« survint »). « Et voilà » indique le surgissement d'un tiers perturbateur : la poule qui jette la discorde. On est bien ici dans un récit avec une situation initiale et un élément perturbateur qui va engendrer des péripéties.
Le pathétique
« pleura »(v12) « défaite »(v13) relèvent du registre pathétique : on éprouve donc de la compassion pour le coq.
L'ambiguïté entre le monde animal et le monde humain
L'association de l'humain et de l'animal est fréquente dans les fables, on la retrouve avec l'expression « la gent [registre humain] porte crête [registre animal] ». Le vocabulaire animal est assez discret : « Coqs » apparaît deux fois, plus quelques attributs « crête » « plumage » et « bec ». Alors que l'aspect humain est présent à la fois dans la description physique « flancs », « ongles », « caquet » mais aussi dans celle de leur comportement qui apparaît a travers le champ lexical de héroïsme amoureux : « gloire », « amours », « rival », « victoire » et a travers la psychologie humaine « rage », « haine », « courage »... Il y a anthropomorphisme. Le coq est choisi par LF car il est symbole de