Lecture analytique mai, apollinaire
Ce poème est extrait du recueil Alcools, publié en 1913. Il appartient à la section « Rhénanes » et renvoie au séjour d'Apollinaire en Allemagne, plus précisément au périple qui le mène, au printemps 1902, de Nuremberg à Honnef. C'est à cette époque que s'achève son idylle amoureuse avec Annie Playden. On y retrouve l'évocation d'une promenade printanière en bateau sur le Rhin, mais aussi la thématique de l'amour perdu et du temps qui passe. On peut donc se demander en quoi l'homophonie du titre annonce un éclairage sur le texte. Pour cela nous verrons dans un premier temps l'évocation d'une promenade printanière sur le Rhin, puis nous traiterons le registre élégiaque avec la fuite du temps et l'amour perdu.
I- Une promenade printanière sur le Rhin
a)L'évocation du printemps
On a ici l'évocation de cette saison joyeuse assimilée à la « reverdie » des poètes du Moyen-Age : c'est la renaissance de la nature, cadre propice à l'effusion lyrique.
Apollinaire déploie les images heureuses de la floraison au bord du Rhin : « vergers fleuris », « pétales de cerisiers », « rosiers », « les fleurs ».
L'anaphore des strophes 1 et 4 ouvrant et fermant le poème « Le mai le joli mai » semble porter l'allégresse de la « reverdie » et rappelle le rythme mélodieux d'une ritournelle.
Le printemps est aussi associé à la saison des amours, on a des termes renvoyant au discours amoureux comme « vous êtes si jolies ». Ceci est également souligné par la rime « mai/aimée ».
Enfin, l'image des saltimbanques, image récurrente de la section « Rhénanes », et plus particulièrement l'énumération des animaux « Un ours un singe un chien » participent à l'expression de cette allégresse en créant un rythme soutenu et vif.
b) L'atmosphère sereine d'une promenade sur le fleuve.
On trouve le champs lexical de la promenade fluviale : « en barque », « la barque », « fleuve », « le bord ».
L'absence de ponctuation crée une fluidité du rythme et les allitérations de