Lecture analytique pour l’extrait n°1 de La controverse de Valladolid
Extrait du chapitre 7 du roman de J.C. Carrière : La Controverse de Valladolid, publié en 1992, ce passage constitue la suite du débat commencé entre deux adversaires dans le couvent de Valladolid en 1550, face au représentant du pape, quant à cette question relevant à la fois de l’anthropologie et de la métaphysique : « les indiens sont-ils ou non des êtres humains à part entière ? ». Cette problématique à l’origine de la controverse est un vieux débat depuis le XVIème siècle (puisque ce roman s’inspire d’un fait historique véritable), mais J.C. Carrière écrivain du XXème siècle en fait l’enjeu essentiel de son roman, sans doute pour faire encore réfléchir à cette question de l’altérité. C’est ainsi que dans ce passage, deux thèse vont s’opposer, soutenu d’ailleurs par deux controversistes ayant des stratégies différentes : pour Sépulvéda les Indiens sont des êtres inférieurs aux Espagnols, donc des « esclaves-née », pour Las Casas, les indiens sont les égaux des Espagnols avec simplement des coutumes différentes.
Ce vif débat servi par des arguments variés est un registre polémique qui permet au narrateur extérieur de mettre en valeur l’intensité dramatique du dialogue. En quoi ce dialogue met-il en valeur des stratégies et des référents différents pour la validation de chaque thèse ? Nous verrons tout d’abords la vivacité de la narration, puis la stratégie de Sépulvéda : une argumentation spécieuse, et enfin la réfutation de Las Casas.
I. LA VIVACITE DE LA NARRATION
1. Les trois interlocuteurs
Dans ce récit à visée argumentative, le narrateur présente les acteurs de ce procès à travers leurs comportements et leurs paroles : Sépulveda, le docte philosophe nourri d’enseignement livresque se montre calme et rigoureux dans son argumentation. Cette rigueur est renforcée par les connecteurs logiques qui émaillent ses interventions : « D’ailleurs. D’abord. En revanche. J’ajoute » et par le