Levis Strauss
Les récits de ses rencontres avec les Indiens du Brésil occupent plus de la moitié du texte. Cependant, l'auteur prend ses distances avec le genre du récit de voyage, ce que l'incipit annonce de manière assez provocante : « Je hais les voyages et les explorateurs ».
Il s'agit, en effet, non pas de peindre l'exotisme ou l'aventure mais de saisir une réalité humaine et de s'interroger sur le concept de civilisation.
Tristes Tropiques une critique assez rude de la manière dont on conçoit d’habitude le voyage, u’il s’agit moins de comprendre la réalité de l’autre que de rapporter des images et de s’en tenir volontairement et de manière mensongère à des apparences.
Il s’agit de raconter des « expéditions », qui sont bien des voyages dans des pays lointains, mais aussi, à la différence des errances gratuites, des voyages qui ont un but et particulièrement un but scientifique. Il y a donc là refus de l’exotisme,L’exotisme enferme le lecteur dans ses propres illusions, Dans les voyages que critique et refuse Lévi-Strauss, on n’a pas de vraie diversité – on ne se tourne pas vers l’autre, on n’accède pas à la différence, mais seulement à une apparence.
Le voyage réel est différent du rêve et sa valeur se mesure à la réalité de cet écart par rapport à l’image. La désillusion est amère, mais elle est aussi moyen d’accéder à la vérité.Lévi-Strauss refuse de céder au goût du public pour l’exotisme, Il y a donc dans ce premier chapitre, on le voit, une série de paradoxes et de tensions : un récit de voyage qui commence par le refus de l’exotisme met en scène l’opposition entre deux sortes de relations de voyages (voir l’opposition des deux sortes de conférences) ; un livre qui manifeste une réelle méfiance le livre rejette tout exotisme, tout stéréotype pour exprimer la démarche ethnographique. Sa tonalité est polémique par le