Lecture analytique d'un sonnet de vallée des barreaux
Bio (d’après Bernard Croquette, art EU)
Magistrat et écrivain français — mais il n'a pratiquement pas exercé sa charge et n'a publié aucun livre. Fait preuve d’une incroyance tapageuse, sauf quand la mort approche, réputation de viveur et d'« illustre débauché », ami de Théophile de Viau (Rincé p. 34), figure de proue du libertinage au XVIIe siècle.
On n'a longtemps connu de lui qu'un sonnet pieux, où le pécheur repentant déclare accepter le châtiment qui l'attend, sans désespérer de la miséricorde divine [cf Hymne sur les merveilles de la saincte Eucharistie et sur les effets qu'elle produit en l'âme des fidelles . Par Jacques de La Vallée, 1613 ??] ; mais aussi un fragment de chanson libertine dans lequel Pascal a vu le résumé de sa pensée : « Et par ma raison je bute / À devenir beste brute ».
=> contradiction entre piété et libertinage
Mais un érudit moderne, F. Lachèvre, a découvert dans les recueils collectifs de poésies de l'époque une cinquantaine de pièces — sonnets, élégies, stances, chansons — qui ou bien sont signées Des Barreaux, ou bien peuvent lui être attribuées avec une extrême vraisemblance, en particulier des vers amoureux adressés à Marion Delorme (dont le poète a été le premier amant) et une série de sonnets « libertins », où l'auteur proclame la vanité de l'homme et de sa raison et déplore la fatalité de la mort qui le précipitera dans le néant.
Rincé p. 37
Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence,
Ce qu'on donne à Sagesse est conduit par le Sort,
L'on monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans jamais rencontrer l'état de consistance.
Que veiller et dormir ont peu de différence,
Grand Maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort
En nommant le sommeil l'image de la mort,
La vie et le sommeil ont plus de ressemblance.
Comme on rêve en son lit, rêver dans sa maison,
Espérer sans succès et craindre sans raison,
Changer à tout moment de désir et d’envie,
Se