Leila sebbar
[et Nancy Huston, B. Barrault, 1986, rééd. J’ai lu, 1999, n° 5394)
Christiane Chaulet Achour, Université de Cergy-Pontoise, CRTF –EA 1392
L’egopole : par ce néologisme, je désigne la recherche d’une ville "neutre" pour un individu, en l’occurrence ici une « fille ». Comment se fait sa construction identitaire dans le dessin de ses choix urbains ? Tout en introduisant à l’univers de Sebbar, je me concentrerai essentiellement sur Lettres parisiennes en ne prenant que ses lettres (et non celles de Nancy Huston puisque ce livre est composé d’un échange épistolaire) et en proposant une sorte de montage d’extraits1 significatif pour la problématique qui est la nôtre. Leïla Sebbar a écrit, à ma demande et dans la perspective de cette intervention, un texte sur Paris. Ce texte que j’ai reçu le 10 mai 2010 quand j’avais terminé ma présentation, a donc été écrit sans avoir lu celle-ci. « Dialogue » d’une lectrice et d’une écrivaine, ces deux textes se répondent sans se confondre et montre aussi que le parcours décrit ici continue son cheminement…
Leïla Sebbar a inauguré son parcours d’écriture par un travail universitaire, en 1974 ; puis elle a pris le tournant d’une autre écriture qui, si elle gardait trace de l’université, s’est manifestée par un style progressivement autonome de ses règles.2 Elle navigue entre trois thématiques que l’ensemble de son parcours (1974-2010) décline successivement en entrecroisement ou en autonomie : l’attention à la violence et particulièrement à celle exercée contre les « filles », l’attention à l’héritage algérien colonial de la France, pour le meilleur et pour le pire, l’attention à une histoire personnelle qui s’énonce en évitant de se dire
En caractères gras, tous les passages qui tissent le sens que je construis entre femme/ville/identité. « … et Sorcières m’a séduite parce que c’était le seul lieu, à ce moment-là, capable de