Les analyses bactériologiques de l'eau potable
Trait ement de l’eau
QUALITÉ CHIMIQUE OU QUALITÉ MICROBIOLOGIQUE DES EAUX : L’ÉTERNEL COMPROMIS
Le contrôle des risques microbiologiques dus à l’eau est l’un des enjeux socioéconomiques et politiques les plus importants en matière de santé publique pour les décennies à venir. La désinfection, sorte de compromis entre les exigences de qualité microbiologique et celles de qualité chimique des eaux, est l’opération la plus importante du traitement des eaux « à potabiliser ». Elle peut se faire par des procédés physiques (UV, membrane), ou, plus souvent, par introduction d’un oxydant chimique comme le chlore, l’ozone ou le dioxyde de chlore. Cependant, l’utilisation de tels produits n’est pas sans conséquences sur la qualité chimique des eaux distribuées...
L’équipe du Laboratoire de chimie de l’eau et de l’environnement (LCEE) de Poitiers s’intéresse de près à ce problème. C’est la seule équipe française capable d’extraire plusieurs classes de matières organiques naturelles (MON) sous forme de matériaux lyophilisés (photo 1), et de pouvoir ainsi étudier leur structure. En effet, la présence naturelle dans les eaux de ces composés inoffensifs, issus principalement de la décomposition des micro-organismes et des végétaux, couplée à l’action d’un résiduel de désinfectant dans les eaux distribuées, est à l’origine de réactions chimiques complexes conduisant à des produits de réaction potentiellement cancérigènes pour le consommateur : les trihalométhanes (THM). Bien que faiblement toxiques, les THM constituent l’un des paramètres de qualité de la nouvelle directive européenne (1998) : ce sont des indicateurs de présence d’autres produits organohalogénés pour la plupart inconnus et de toxicité supposée plus élevée. Les recherches du LCEE sont conduites en plusieurs étapes : • une extraction-spéciation des différentes classes de matières organiques naturelles, • une caractérisation des