Les banques et le fancement
Certains voient en la monnaie une variable passive, qui réagit aux variations des prix, de la production et des taux d’intérêt; d’autres lui assignent plutôt un rôle actif dans la modification de ces variable
§3 Le monétarisme « actif »
La vue totalement dichotomique des secteurs réel et monétaire qu’on vient d’exposer n’est pas partagée par tous les représentants de l’école monétariste.
Une perspective plus intégrée est offerte si l’on se rappelle que la création de monnaie résulte, le plus souvent, de la fourniture de crédit par la banque centrale et les banques privées. Or le crédit est lié à des transactions sur biens réels : lorsqu’il est refusé, des transactions n’ont pas lieu, et les productions correspondantes, s’il
25.2442 PAR T I E I I I ANAL Y S E MAC ROÉCONOMIQUE est encore possible de les arrêter, ne voient pas le jour ; toute expansion du crédit donne lieu, au contraire, à des transactions qui autrement ne se feraient pas et, éventuellement, à des productions supplémentaires.
La quantité de monnaie est ainsi, en principe, susceptible d’influencer les quantités échangées et produites dans l’économie : elle n’est donc pas neutre par rapport au revenu national, tant réel que nominal. En d’autres termes, une économie monétaire est différente d’une économie de troc. Ceci conduit à une conception plus large de la politique monétaire : selon le monétarisme « actif », la politique monétaire peut et doit viser à contrôler non seulement l’inflation, mais aussi l’activité économique générale, c’est-à-dire le niveau réel du revenu national.
Quant à la question de savoir si les effets de variations de l’offre de monnaie portent plutôt sur les prix ou sur les quantités, la réponse dépend de l’état dans lequel se trouve l’économie : lorsque règne le plein emploi, un accroissement de cette offre ne peut semble-t-il entraîner qu’une hausse des prix