Les banques face à la crise : la leçon a-t-elle été apprise ?
Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers, mastodonte bancaire américaine, fait faillite. Un an plus tard, BNP Paribas enregistre 1.3 milliards d’euros de profits au troisième trimestre de 2009.
Ainsi, la finance n’a pas tardé à redorer son blason : pourquoi ?
En 2009, les firmes de Wall Street ont distribué 140 milliards de dollars à leurs salariés : un record ! Soit 11 milliards de plus qu’en 2007, avant la crise des subprimes… L’histoire se répète-t-elle ?
Par ailleurs, le sommet du G20 Finance du samedi 7 novembre 2009 témoigne de la nécessité d’une nouvelle politique de régulation des banques. Quel bilan peut-on tirer de ces propositions ?
I. 2010 : où en sont les banques ?
Au troisième trimestre de 2009, le chiffre d’affaires de Bouygues s’élevait à 8378 milliards d’euros soit une diminution de 4% par rapport à celui de 2008. Parallèlement, le chiffre d’affaires de Dexia (banque) augmentait de 193.1% sur la même période (art 1). En effet, pendant le boom bancaire et financier, la crise économique continue. En d’autres termes, alors que l’économie réelle souffre, l’économie financière pavoise… Pourquoi ?
C’est le rôle de l’Etat, afin de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’en 1929, qui s’est avéré prépondérant : un plan de sauvetage du secteur bancaire a en effet été orchestré par les Etats avec des dotations en capital, des prêts d’urgence, des nationalisations et les taux d’intérêts directeurs faibles pratiqués par les banques centrales (BCE, Fed…). Autrement dit, tout a été mis en œuvre pour éviter le naufrage du secteur bancaire. En attestent les 25.5 milliards de livres injectés en novembre 2009 dans la Royal Bank of Scotland pour sauver l’établissement de la faillite (art 2), mais aussi le taux directeur pratiqué par la Fed, de l’ordre de 0.25% en novembre 2009 (art 3).
II. L’Histoire se répète-t-elle ?
Un an après la faillite de Lehman Brothers, on assiste au retour des mêmes