Les cadastres d'orange
Introduction
Outre les monuments imposants qu’elle préserve tel que le Théâtre antique ou l’Arc de triomphe, la ville d’Orange détient de véritables témoins de la vie à l’époque romaine permettant de comprendre la situation géographique ou organisationnelle de la région. La découverte des cadastres romains d’Orange, documents d’une valeur inestimable en raison de leur caractère unique, nous permet de percevoir le fonctionnement, la technicité ainsi que l’organisation territoriale de la colonie romaine d’Arausio.
Le corpus que nous nous proposons d’étudier est composé de trois documents de nature différente issus de découvertes et de travaux archéologiques. Le premier document, le A, est une inscription latine, ici traduite, retrouvée en 1951, et qui se trouvait probablement en tête du cadastre A. C’est par ce texte que l’empereur Vespasien charge le proconsul de la province de Narbonnaise de faire afficher le cadastre pour restituer au domaine public et à leur propriétaires les terres que l’empereur auguste avait attribué aux vétérans romain. Le document B est un schéma du tableau d’assemblage de la plaque III J appartenant au cadastre B. Il s’agit donc d’un document issu des travaux archéologiques, sur lequel on place les fragments des plaques cadastrales, qui exceptionnellement à Orange furent gravé sur des plaques de marbre. En ce qui concerne le document C, il ‘agit d’une transcription des inscriptions figurant sur les plaques cadastrales B.. Cette transcription est effectuée par André Piganiol, qui est un spécialiste des cadastres d’Orange. Ces écritures nous fournissent des renseignements concernant l’attribution, le statut des terres ainsi que leur surface.
En ce qui concerne le contexte géographique, nous intervenons ici en Gaule romaine, à Arausio, dans une colonie de droit romain, aujourd’hui située dans le département du Vaucluse. Orange, située dans la basse vallée du Rhône, est fondé dans ce lieu en raison de son