Les caractères
Préface
« J’ai pris un trait d’un côté et un trait d’un autre ; et de ces divers traits qui pouvaient convenir à une même personne, j’ai fait des peintures vraisemblables […] Il faut que mes peintures expriment bien l’homme en général, puisqu’elles ressemblent à tant de particuliers ».
« Ceux enfin qui font des maximes veulent être crus: je consens, au contraire, que l’on dise de moi que je n’ai pas quelquefois bien remarqué, pourvu que l’on remarque mieux. »
Du cœur
« I2 (IV) L’amour qui naît subitement est le plus long à guérir. »
« Le plaisir le plus délicat est de faire celui d’autrui. »
« C'est une grande difformité dans la nature qu'un vieillard amoureux. »
De la cour
«10 (VI) La cour est comme un édifice bâti de marbre : je veux dire qu’elle est composée d’hommes fort durs, mais fort polis. »
« 22 (VI) L’on se couche à la cour et l’on se lève sur l’intérêt (...): quel moyen de demeurer immobile où tout marche, où tout se remue; et de ne pas courir où les autres courent? (...) question si épineuse, si embarrassée, et d’une si pénible décision, qu’un nombre infini de courtisans vieillissent sur le oui et sur le non, et meurent dans le doute. »
« I0I (VI) La ville dégoûte de la province; la cour détrompe de la ville, et guérit de la cour.
(I) Un esprit sain puise à la cour le goût de la solitude et de la retraite. »
Des grands
« 22 (V) (...) Les grands sont odieux aux petits par le mal qu’ils leur font, et par tout le bien qu’ils ne leur font pas (...). »
« 29 (I) (...) ils songent à eux-mêmes, (...): cela est naturel. »
« 36 (IV) Tu es grand, tu es puissant : ce n’est pas assez; fais que je t’estime (...). »
« 56 (I) L’on doit se taire sur les puissants: il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien; il y a du péril à en dire du mal pendant qu’ils vivent, et de la lâcheté quand ils sont morts. »
« Qu’il est difficile d’être content de quelqu’un.