Les causes du manque de mobilisation en france
L’ individualisme. L’être humain est, sans doute, conscient de son individualité depuis la naissance de l’humanité voici trois millions d’années. Le précepte de Socrate, « connais-toi toi-même », l’invite depuis l’antiquité à observer et étudier son individualité. Les stoïciens, tout comme les épicuriens, avaient pour but le perfectionnement de l’individu ; le salut, but de la foi chrétienne, est lui aussi individuel. l’individualisme moderne consiste à faire de lui le centre et le pivot de l’univers à tel point qu’il est devenu difficile, une fois ce point de vue adopté, de penser des phénomènes collectifs par nature comme la formation et l’apprentissage des langues, l’éducation des enfants, voire la simple relation d’altérité dans le couple ou la vie sociale.
Rôle libérateur de l’individualisme
Pour mesurer la nouveauté de l’individualisme moderne, il faut se remémorer l’organisation sociale et les valeurs contre lesquelles il s’est construit.
La famille offrait des repères plus solides. Elle pouvait, mieux que l’individu, respecter des engagements et donc conclure des contrats. L’existence de l’individu était ainsi soumise à celle de la famille : chez les nobles l’honneur du nom, qui se défendait sur les champs de bataille ou dans les duels, importait plus que la vie de l’individu. La carrière de celui-ci était délimitée par la situation sociale de sa famille, situation dont il ne pouvait s’émanciper que de façon exceptionnelle et en prenant les risques que court tout aventurier.
Cependant l’économie moderne, industrielle et mécanisée, exigeait que pût s’affirmer l’autorité des « talents », des personnes compétentes seules capables de maîtriser les nouvelles techniques de création, de production ou de combat : la promotion de l’individu était donc nécessaire à l'épanouissement de cette économie.
Au XXe siècle l’individualisme devra lutter contre la coalition hétéroclite, mais puissante, du marxisme, de