Les couches culottes
A l'origine des interrogations de SCA, une raison simple : l'affaiblissement de son principal concurrent en Europe dans les produits d'hygiène, Kimberly-Clark, connu pour sa marque Huggies. Jugeant le marché européen vraiment trop dur et peu porteur, l'industriel américain a décidé en octobre 2012 d'arrêter d'y vendre des couches, sauf en Italie. A la clé, une énorme restructuration, touchant 1 300 à 1 500 postes.
Aujourd'hui, ce retrait est quasiment achevé. Plusieurs usines ont été fermées, et "nous avons cessé de livrer des couches depuis le début du deuxième trimestre", indique-t-on chez Kimberly-Clark. Huggies, qui représentait environ 12 % du marché européen, a donc désormais disparu des rayons dans dix-huit pays, dont la France.
De quoi relancer la bataille entre Procter & Gamble, intouchable leader avec ses Pampers, et ses rivaux, qui produisent surtout sous des marques de distributeurs. SCA, pour sa part, espère bien profiter du retrait de Kimberly-Clark pour grappiller des parts de marché, et peut-être se relancer en France.
DÉBOIRES PASSÉS
"Ne pas étudier cette possibilité serait une faute professionnelle", commente Marc Sanchez, le patron du groupe dans l'Hexagone. Les couches-culottes sont en effet l'une des activités majeures de SCA, qui estime détenir 5 % du marché dans le monde et 12 % en Europe, notamment grâce à sa marque Libero.
Mais y a-t-il de la place en France pour une autre grande marque que Pampers ? Chez SCA on reste prudent, compte tenu des déboires passés. En 1988, le groupe avait acheté à Bernard Arnault la marque Peaudouce, alors très forte. Mais elle n'avait pas résisté à l'arrivée de Pampers. SCA l'avait revendue huit ans plus tard à Kimberly-Clark, qui l'a finalement stoppée.
L'industriel suédois n'avait gardé que l'usine de Linselles, près de Tourcoing, fermée elle aussi à présent. En France, SCA ne propose plus que des couches destinées aux premiers pas des enfants, sous la