L’heure est à la lutte contre les délocalisations d’entreprises, synonymes de pertes d’emplois, de transferts d’investissements, de dépendance accrue vis-à-vis de l’étranger... Mais dans un contexte économique morose, alors que les coûts salariaux et des matières premières sont moindres dans les pays de l’Est ou du Sud, et que la compétitivité entre entreprises bat son plein, les délocalisations sont-elles vraiment inévitables?

I/ Les mécanismes de la délocalisation

La délocalisation au sens économique se définit par le transfert d'activités, de capitaux et d'emplois dans des régions bénéficiant d'un ou de plusieurs des avantages compétitifs suivants: des infrastructures fiables, performantes et adaptées créant un envirronement attrayant un pole de compétence particulier doté de technologies et de main d'oeuvre hautement qualifiée qu'on ne retrouve pas dans un autre pays des couts de productions plus bas (meilleur accès à certaines ressources naturelles, main d'oeuvre peu couteuse, fiscalité avantageuse) un marché local présentant un potentiel intéressant en termes de débouchés

Avec la libérisation des flux financiers et l'internationalisation de la stratégie des grands groupes du début des années 90, ce phénomène a vu son ampleur augmenter. Et dans le contexte actuel morose, les responsables politiques des pays occidentaux victimes de ces délocalisations pointent du doigt la responsabilité du phénomène dans la perte d'emplois qui frappe notament leur secteur industriel. Les fermetures d'usines très médiatisées frappent l'opinion pulique et la peurt suscitée donne lieu à certaines fausses idées et compréhension sur les mécanismes du phénomène. Ainsi nous nous attacherons à décrire avec précsion le fonctionnement du phénomène.

A/ Les différentes formes de délocalisations.

Comme le Senat le signale dans un rapport intitulé “Délocalisations: Pour un néo-colbertisme européen”, la délocalisation est “une notion polymorphe”. En effet, il