Les démocraties face à l'allemagne (1919-1945)
Introduction « Nous sommes en guerre à nouveau parce que, depuis vingt ans, nous avons pris les Français pour des Allemands et les Allemands pour des Français ! » : ainsi s’exprime Robert Vansittart, membre de la Chambre des Communes britannique, lors de l’entrée en guerre des Britanniques en septembre 1939, laissant sous-entendre que les relations franco-britanniques ont été tumultueuses dans l’entre-deux-guerres au sujet de la question allemande. Or le sujet invite justement à analyser à la fois la politique extérieure de chaque pays, l’attitude (amicale, indifférente, belliqueuse) des démocraties (système politique au sein duquel le pouvoir revient au peuple souverain, et au sein duquel sont garanties les libertés fondamentales) vis-à-vis de l’Allemagne, mais aussi les relations entres les démocraties au sujet de la question allemande. Il convient d’insister sur la notion de démocratie, d’autant qu’à partir de 1933 l’Allemagne est en rupture avec une telle logique. 1919 marque la victoire de l’ordre démocratique devant un autoritarisme allemand discrédité, mais cette victoire est précaire car l’Allemagne a un désir de revanche et la démocratie est menacée par de nouveaux ordres politiques (totalitarisme et nationalisme fermé).
Problématique : Comment expliquer l’incapacité des démocraties à adopter une position commune et cohérente vis-à-vis de l’Allemagne, et encore plus à partir de 1933 alors que cette dernière remet en cause l’ordre démocratique ?
I) Après 1919, la volonté de préserver un ordre stable en Europe conduit les démocraties (avec réticence pour la France) à se rapprocher de la jeune démocratie allemande pour favoriser la détente
A) La « guerre froide » franco-allemande rend difficile la réalisation de cet objectif et conduit à des divisions entre la France et les puissances anglo-saxonnes (jusqu’en 1923)
B) Après l’impasse de la crise de la