Les embarras de paris
Dans la Satire VI, composée vers 1665 et publiée en 1666, Boileau dénonce les nuisances de tous ordres qui accablent les Parisiens : bruits, bousculades, manifestations, embouteillages étaient déjà de règle au XVII e siècle, et Boileau ne serait pas, sur ce plan, dépaysé dans le Paris actuel !
LECTURE METHODIQUE
Présentation du texte
Le style constitue la majeure partie de la Satire VI, dans laquelle Boileau dénonce les embarras de Paris qu’il connaît bien.
Le Paris de Louis XIV n’a rien à envier à la Rome impériale décrite par Horace (Epître, II, 2), dont s’inspire Boileau.
Le narrateur, faute de pouvoir goûter le repos, la nuit, tant la vie est bruyante, tente de parcourir, de jour, les rues encombrées. Cette déambulation donne lieu à une série de petits tableaux pittoresques où le réalisme le dispute à l’exagération parodique de l’épopée, grâce au procédé de l’accumulation portée à son comble dans la fin du texte.
Structure
Il ne faut pas chercher dans cette satire un plan rigoureux ni démonstratif : l’auteur se laisse porter par sa verve critique et comique, offrant une suite de notations toutes plus imagées les unes que les autres. Néanmoins, deux moments sont à distinguer (nous n’étudierons ici de façon détaillée que les vers 27 à 60).
Vers 1-26 : vacarme nocturne (lignes 1-14), puis diurne (lignes 15-26) à Paris.
Vers 27-60 : les encombrements de Paris.
I. Une succession de tableaux
1. « Un peuple d’importuns »
Ce passage nous propose une vision rapide de l’activité quotidienne de la ville, avec ses petits métiers.
La ville est en plein travaux d’aménagements divers. Un homme se promène avec une planche : « L’un me heurte d’un ais dont je suis tout froissé » (vers 33). Les rues sont impraticables puisqu’on les construit au moment où le narrateur veut les emprunter : « Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage » (vers 39).
On y rencontre aussi des domestiques au franc parler :
« Et plus loin des