Les enfants de la liberté
Marcel regarde à nouveau le ciel et sourit. A l’oreille du vieil avocat, il murmure « J’aimais tant la vie ». Le coiffeur entre à son tour, il faut dégager la nuque du condamné. Les ciseaux cliquettent el les mèches glissent vers le sol en terre battue. Le cortège avance, dans le couloir le Chant des partisans a remplacé la Marseillaise. Marcel s’arrête au haut des marches de l’escalier, il se retourne, lève lentement le poing et crie : « Adieu camarades. » La prison tout entière se tait un court instant. « Adieu camarade et vive la France » répondent les prisonniers à l’unisson. Et la Marseillaise envahit à nouveau l’espace, mais la silhouette de Marcel a déjà disparu
Extrait numéro 2
Pendant que nous crevons de faim dans nos cellules, pendant qu’Enzo se tord de douleur à l’infirmerie de la prison Saint-Michel, le combat continue dans la rue. Et pas un jour ne passe sans que l’ennemi connaisse son lot de trains sabotés, de pylônes arrachés, de grues qui plongent dans le canal, de camions allemands où atterrissent soudainement quelques grenades. Mais à Limoges, un délateur a informé les autorités que des jeunes gens, sûrement des juifs, se réunissent furtivement dans un appartement de son immeuble. La police procède aussitôt à des arrestations. Le gouvernement de Vichy décide alors de dépêcher sur place l’un de ses meilleurs limiers. Le commissaire Gillard, chargé de la répression antiterroriste, et envoyé enquêter avec son équipe sur ce qui pourrait bien enfin leur donner les moyen de remonter jusqu’au réseau de