Les enfants du malheur
Si l’on compare la caricature de Hugo à sa charge en terre cuite, on remarque que Dantan a accentué l’importance du front en jouant sur l’angle facial, donné plus de volume aux cheveux – suggèreraient-ils, comme on l’a parfois vu, la crinière du lion? – allongé et arqué davantage le nez dont il a modifié aussi l’extrémité, comme en écho à ce que rapporte Juste Olivier [5] : « Son nez est un peu renflé vers le bout, ce qui lui donne quelque chose de peu agréable. » À noter également, en partie cachée par le col, une coupelle qui évoque le poison versé dans certains drames.
La charge de Benjamin Roubaud, dit Benjamin, reprend les principales caractéristiques des caricatures de Victor Hugo pour cette période qui précède son entrée en politique : une grosse tête, digne d’un « homme in-folio [9] », et un vaste front d’autant plus visible qu’il semble éclairé et qu’il contraste avec un environnement sombre.
VICTOR HUGO n’a ni moralité politique, ni science politique, ni idées politiques ; il ânonne trois ou quatre phrases sur l’abolition de la peine de mort, sur la haine des prêtres et sur la grande âme du peuple ; voilà tout son bagage oratoire. Il a admis la légitimité de la Commune et offert sa demeure aux survivants de la lutte ; il n’a de tendresse que pour les assassins, et que de l’indifférence pour les «excellentes plaisanteries personnifiées [4] »
Si l’on compare la caricature de Hugo à sa charge en terre cuite, on remarque que Dantan a accentué l’importance du front en jouant sur l’angle facial, donné plus de volume aux cheveux – suggèreraient-ils, comme on l’a parfois vu, la crinière du lion? – allongé et arqué davantage le nez dont il a modifié aussi l’extrémité, comme en écho à ce que rapporte Juste Olivier [5] : « Son nez est un peu renflé vers le bout, ce qui lui donne quelque chose de peu agréable. » À noter également, en partie cachée par le col, une coupelle qui évoque le poison versé dans certains