Les enjeux de l ind pendance des banques centrale 1
« L’argent est une chose trop importante pour être laissé aux gouverneurs des banques centrales »1
Milton Friedman
La Banque de France a été créée par le Premier consul Bonaparte en 1800, avec l’aide de banquiers (Perrégaux et Le Couteulx). De nombreux historiens diront du premier consul qu’il avait créé sa banque, non parce qu’il aimait la banque, mais parce qu’il redoutait les banquiers. A l’origine, elle était organisée sous la forme d’une société par actions, au capital de 30 millions de francs. Les deux cents actionnaires les plus importants (à l’origine de l’expression fameuse des « deux cents familles »), formant l’assemblée générale, désignaient quinze régents composant le Conseil général, chargé d’administrer la banque, qui, à son tour, élisait un Comité central, du Conseil général et de l’assemblée générale.
Le monopole d’émission des billets lui fut accordé en 1803, pour Paris seulement, puis pour 15 ans. A partir de 1806, la mainmise des pouvoirs publics s’affirma puisque, à cette date, le comité central fut remplacé par un gouverneur, assisté de deux sous-gouverneurs, tous trois nommés par l’Etat et révocable à tout moment.
« La Banque de France n’appartient pas aux seuls actionnaires ; elle appartient aussi à l’Etat, puisqu’il lui donne le droit de battre monnaie. Je veux que la Banque soit assez dans les mains de l’Etat et n’y soit pas trop ».
(Napoléon 1er, 1806)
Où l’on voit que la BC doit être assez éloignée de l’Etat pour que les agents aient confiance dans sa capacité à assurer la valeur de la monnaie… mais proche de celui-ci pour qu’il puisse utiliser l’instrument monétaire en cas de besoin (le droit de seigneuriage pour assurer la continuité des paiements par exemple).
Banque centrale : une banque centrale est une institution financière qui, au sein d’un système bancaire hiérarchisé, détient le monopole de l’émission monétaire. Elle représente la « banque des banques », en ce sens