Les enjeux sociaux de l'immigration
Les enjeux sociaux de l'immigration
L'immigration se révèle être un enjeu, pour les pouvoirs publics et pour les immigrés eux-mêmes, qui tous présentent l'immigration comme temporaire alors qu'elle est vécue de fait comme définitive. Ensuite, de par sa mobilité, l'immigré interroge la question urbaine. Tout métropolitain est ainsi un immigré. Enfin, la question classique de l'intégration peut être reposée à partir du cas immigré. L'immigré ne s'intègre pas forcément, il peut s'insérer, s'assimiler ou se séparer. Et quand l'intégration a lieu, celle-ci peut n'être que segmentaire. Inversement, la question de l'intégration pose la perspective du point de vue de la société d'accueil qui peut accueillir ou rejeter.
L'immigration constitue un élément du débat contemporain. Elle représente l'archétype de prénotions où s'affrontent les positions idéologiques. La question est en effet souvent formulée en termes moraux et manichéens : « l'immigration, c'est bien » et son pendant « l'immigration, c'est mal ». On peut partir du paradoxe suivant : alors qu'aujourd'hui, près d'un Français sur quatre a au moins un grandparent immigré, l'immigration est mal perçue par une bonne partie de la population. Ainsi, l'enquête sociale européenne de 2003 a révélé que les Français surestimaient considérablement le nombre d'immigrés chez eux (29 % contre 8 à 10 %). Pourtant les sciences économiques et sociales essaient de porter un regard dépassionné sur cet objet qui ne l'est pas, avant tout en déconstruisant l'objet immigration. personnes nées et résidant en France mais qui sont demeurées étrangères (par exemple, parmi les immigrés âgés de 15 à 64 ans, 64 % sont de nationalité étrangère, 36 % sont devenus Français par acquisition de la nationalité) et des Français minoritaires étiquetés comme différents. La condition d'étranger est donc afférente à celle de la nationalité, celle de minorité est relative à la position culturelle. La