Les femmes savantes
• Identité des deux personnages : les propos des deux personnages révèlent leur caractère et surtout la nature de leurs liens. En effet, Armande appelle Henriette « ma sœur » (v. 1, 13, 44, 76, 114) et « le beau nom de fille »
(v. 1) indique clairement qu’elle n’est pas encore mariée.
Henriette l’appelle aussi « ma sœur » (v. 5, 8, 59, 72, 79,
113), mais peu à peu cette désignation (placée au début, au milieu ou à la fin du vers), censée être affectueuse à cause de l’adjectif possessif, devient presque hostile. De plus, la sœur aînée aime rappeler à sa cadette l’importance de l’autorité familiale, en particulier maternelle.
O B S E R VAT I O N
• Début d’une conversation ? Visiblement, Armande réagit avec véhémence (« Quoi ! le beau nom de fille ») en apprenant la décision de sa sœur avec laquelle elle a déjà dû s’entretenir au sujet de son projet de mariage. Comme dans de nombreuses pièces (Andromaque par exemple), la première scène commence au milieu d’une conversation animée.
• Champ lexical de la famille : les liens familiaux créent de véritables rapports de force entre la sœur aînée et sa cadette. Au début, Armande mène le dialogue et Henriette
6
A N A L Y S E
D E L ’ Œ U V R E
EX A M E N M É T H O D I Q U E se contente de répondre (« Oui, ma sœur »). De plus,
Armande lui impose des modèles familiaux (« Vous avez notre mère en exemple à vos yeux […] Tâchez, ainsi que moi, de vous montrer sa fille »). Le champ lexical de la famille est riche : « sœur », « marier », « mariage »,
« mari », « enfants », « ménage », « époux », « mère »,
« fille », « famille ».
• Les personnages féminins et masculins occupent une place à l’intérieur d’un groupe (familial, social) et ont une certaine fonction. Ils ne sont pas évoqués isolément mais sous la forme de catégorie générale (« le beau nom de fille est un titre », « un mari », « des enfants » ;